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«Les CMS jouent un rôle de plus en plus indispensable.»

En 30 ans de collaboration au sein de l’AVASAD, Mary-Claude Martin, cheffe de projet au sein de l’Unité de promotion de la santé et de prévention en milieu scolaire, a vécu bien des expériences et vu des changements importants dans la société et dans le métier. Entretien.

A la fin du mois d’août, Mary-Claude Martin, cheffe de projet au sein de l’Unité de promotion de la santé et de prévention en milieu scolaire, va quitter l’Association vaudoise d’aide et de soins à domicile (AVASAD) après plus de 30 ans de collaboration. Elle attaque le nouveau chapitre de sa vie comme les précédents: avec optimisme et énergie. «Les projets dont je m’occupe sont bien en place et vont se poursuivre. C’est le bon moment pour passer la main.»

Aujourd’hui, elle partage quelques observations tirées de ces trois décennies au service de l’AVASAD.

Mary-Claude Martin, cheffe de projet au sein de l’Unité de promotion de la santé et de prévention en milieu scolaire.

L’importance des liens et de l’humain

J’ai commencé mon parcours à l’AVASAD comme infirmière au CMS de Gland. J’y ai tout de suite découvert une belle entente au sein de l’équipe, on pouvait facilement s’entraider, se remplacer au pied levé en cas de besoin. Dans chaque poste que j’ai occupé au sein de l’AVASAD, j’ai trouvé des équipes très soudées et aussi une structure qui nous laisse une certaine souplesse tant qu’on met les besoins des clients au premier plan.

C’est une bonne chose, car le travail de l’AVASAD reste avant tout lié à l’humain. Pour durer dans cette profession, il faut une certaine sensibilité et également, continuer à préserver des liens d’équipe. La mixité des générations est aussi très précieuse, car elle permet d’allier l’expérience et le savoir-faire à la fraîcheur.

Une société de plus en plus sous pression

C’est le plus gros changement que je vois. En 30 ans, la pression a énormément augmenté sur les individus. Aujourd’hui, on ressent un besoin de performance dans tous les domaines: travail, famille, santé, corps… Et le rythme de la vie professionnelle aussi a changé.

Une des conséquences, c’est qu’on a des personnes âgées qui vivent de plus en plus longtemps, mais également de plus en plus seules. Parce que les proches ont moins de temps et que notre société s’est également tournée vers plus de loisirs avec des besoins différents: plus de rencontres, des vacances plus intenses et plus lointaines, une autre implication dans l’éducation de leurs enfants, etc.

Ça rend le rôle des CMS d’autant plus indispensable.

La lutte contre la maltraitance en milieu scolaire

Ces 10 dernières années, je me suis consacrée uniquement aux enjeux de la lutte contre la maltraitance. Ce sujet me tient à cœur comme maman, comme citoyenne, mais aussi comme soignante. Car on sait aujourd’hui que la maltraitance a des conséquences importantes sur la santé physique et mentale, à court, moyen et long terme.

Ce qui a beaucoup changé ces dernières années, c’est qu’on est passé d’un modèle de famille traditionnel à une multitude de systèmes différents. Mais on ne doit pas oublier que tous les enfants connaissent le même développement et ont les mêmes besoins: c’est ça qui doit nous guider.

Ma satisfaction, c’est de savoir qu’aujourd’hui il existe un dispositif au sein des établissements scolaires pour accueillir et accompagner les cas de suspicions de maltraitance. Ce sont des situations complexes: la plupart des parents touchés par ces suspicions de maltraitance ne sont pas des personnes mal intentionnées. Il y a beaucoup d’ignorance, de fausses idées ou de mauvaises perceptions du développement et des besoins de leur enfant. La société a mis en place une obligation de signaler ces situations de suspicions de maltraitance aux autorités et c’est une bonne chose. Mais on voit que la plupart du temps, les parents manquent d’outils, de pistes pour adopter un style éducatif différent.

Désormais, les écoles sont mieux outillées pour lutter sur ce terrain qui prend des formes multiples: maltraitance physique, psychologique, sexuelle, mais aussi parfois tout simplement de la négligence.

Une organisation ouverte à l’évolution

Notre institution offre une grande richesse en termes de métiers et de domaines d’activité. Ça permet aux personnes qui le souhaitent de se développer et de vivre de belles évolutions durant leur carrière à l’AVASAD. De mon côté, je suis arrivée comme infirmière. Mon parcours au sein de l’institution m’a permis de vivre régulièrement de grands changements, de prendre des responsabilités, de pouvoir apporter mon expérience du terrain dans d’autres secteurs.

Et je suis loin d’être une exception: il y a une foule d’histoires comme la mienne, de personnes arrivées pour faire un certain travail et qui finalement se sont retrouvées à faire tout autre chose quelques années plus tard.

C’est une grande chance, je trouve. Pour les personnes, ça a l’avantage de ne pas nous laisser tourner en rond et nous user. Et pour l’AVASAD, ça permet de tirer parti de l’incroyable diversité des profils et des compétences pour offrir des prestations très complètes.

Un riche parcours au sein de l’AVASAD

Mary-Claude Martin a commencé sa longue carrière à l’AVASAD au mois de mars 1991, comme infirmière au CMS de Gland. Jeune maman, elle travaillait alors à 50%. «Je suis une personne curieuse, qui aime comprendre les choses et progresser. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’AVASAD m’a comblée!»

Après une période comme infirmière d’appoint pour plus de flexibilité dans ses horaires à la naissance de son deuxième enfant et une formation en pédiatrie, Mary-Claude quitte le CMS en 2005 pour devenir infirmière scolaire à Gland et à Begnins, toujours en restant collaboratrice de l’AVASAD. En 2011, elle obtient un poste de cheffe de projet pour les premiers secours à l’école et en 2013, elle y ajoute la responsabilité d’un second projet lié à la maltraitance. Elle est alors employée à 60% et mène les deux projets de front avant de se concentrer uniquement sur la maltraitance.

Le 31 août, elle quittera l’AVASAD après 32 ans, pour intensifier sa pratique d’infirmière indépendante, qu’elle a toujours conservée, et travailler sur différents mandats.

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