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Maltraitance envers les personnes âgées – Un phénomène qui éveille les consciences

La maltraitance envers les personnes âgées touche de nombreuses personnes, dans le cadre domestique ou institutionnel, en Suisse comme ailleurs. Dans notre pays, on estime entre 300'000 et 500'000 le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans victimes de ce phénomène. Bien que les mesures existantes demeurent insuffisantes en la matière, de nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années. Point de situation à l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées.

Une réalité de portée mondiale

Que veut-on dire par maltraitance? Selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la maltraitance des personnes âgées consiste en «un acte isolé ou répété, ou l’absence d’intervention appropriée, qui se produit dans toute relation de confiance et cause un préjudice ou une détresse chez la personne âgée». Réalité restant largement méconnue et souvent passée sous silence, la maltraitance des personnes âgées peut prendre différentes formes – physique, psychologique ou négligence, pour n’en mentionner que certaines – et porte atteinte aux droits fondamentaux et aux droits humains ainsi qu’à la dignité des personnes. Selon les chiffres donnés par l’Organisation des Nations Unies (ONU), il est estimé qu’une personne âgée sur 6 a été victime de maltraitance dans son environnement pendant l’année 2020. La maltraitance envers les aîné·e·s inquiète particulièrement, compte tenu, entre autres, du vieillissement rapide de la population dans de nombreux pays et des difficultés croissantes pour les familles de s’occuper de leurs aîné·e·s.

Le cas de la Suisse

Qu’en est-il de la Suisse? En Suisse, la question de la maltraitance des personnes âgées a émergé dès la fin des années 1990. Ne disposant pas jusqu’à présent d’une vision globale en la matière, le Conseil fédéral a produit en septembre 2020 un rapport qui dresse un état des lieux de la maltraitance envers les personnes âgées, sous ses formes diverses, à domicile et en milieu institutionnel. Loin d’être le seul fait de la malveillance, la maltraitance est également le résultat de plusieurs facteurs, parmi lesquels le surmenage des proches aidant·e·s et des professionnel·le·s en charge des soins et de l’accompagnement. Selon ce rapport, la maltraitance psychique et les abus financiers semblent être les formes de maltraitance les plus courantes. Cependant, bien qu’il soit dorénavant possible d’avancer quelques données chiffrées entourant ce phénomène, la prudence reste de mise. En effet, les sources officielles et institutionnelles sur lesquelles il s’appuie ne parviennent pas à rendre compte du problème dans sa globalité. Par exemple, il est souligné qu’en particulier, les personnes âgées, par peur, honte, culpabilité ou résignation renoncent très souvent à dénoncer les proches aidant·e·s ou les professionnel·le·s dont elles dépendent. Les cas de maltraitance s’avèrent donc difficiles à détecter et nombre d’entre eux sont passés sous silence, rendant difficile toute tentative de quantification.

Dispositifs existants pour lutter contre ce phénomène

La lutte contre la maltraitance des personnes âgées nécessite donc le développement d’une stratégie efficace accompagnée de la mise en place d’un certain nombre de mesures à destination des victimes et de leurs proches aidant·e·s, ainsi qu’aux milieux professionnels de la santé et au grand public. Bien que la compétence principale revienne aux cantons, les organisations d’aide aux personnes âgées et aux victimes, les établissements médico-sociaux et les institutions d’aide et de soins à domicile, entre autres, jouent un rôle essentiel.

Le dispositif de l’AVASAD, qui a par ailleurs participé au projet de recherche ayant donné lieu à l’élaboration de ce rapport, s’est par exemple doté d’un ensemble de mesures concrètes s’adressant aux collaborateur·trice·s et cadres des centres médico-sociaux (CMS) de manière à sensibiliser sur ce phénomène. Ces instruments, à destination des professionnel·le·s, prennent la forme de chartes, directives et formations, et ont notamment pour vocation de les sensibiliser sur ce thème tout en leur apprenant à identifier des situations de maltraitance de façon à ce qu’ils puissent intervenir de manière adaptée lorsqu’une telle situation se présente.

Sur la base de ce rapport, le Conseil fédéral s’est engagé «à renforcer la prévention et la lutte contre la maltraitance, en particulier à travers le soutien aux organisations de l’aide à la vieillesse». Il a également chargé le Département fédéral de l’intérieur, d’ici l’automne 2021, d’étudier la nécessité d’un programme d’impulsion permettant de donner aux dispositifs existants davantage de cohérence et de visibilité.

Pour plus d’informations:

«Prévenir la violence sur les personnes âgées», Rapport du Conseil fédéral donnant suite au postulat 15.3945 Glanzmann-Hunkeler du 24 septembre 2015, 18.09.2020

Communiqué de presse «Prévenir la violence envers les aînés», Office fédéral des assurances sociales, 18.09.2020

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